Mini Pavois : 1ère étape

Dernière course de la saison pour cette année, le Mini Pavois est une course de grand large cette fois-ci. Au programme 800 milles en 2 étapes au départ de La Rochelle : La Rochelle Gijon en ligne droite (300 milles), et Gijon-La Rochelle via le phare des Birvideaux (500milles)
Après un report de 24h, le départ est donné dans des conditions musclées : plus de 25 noeuds de vent sur la ligne de départ...
Avant même la bouée de dégagement, plusieurs abandons : démâtages, avaries de barre…
De mon côté, je pars prudemment et choisis la droite du plan d’eau et passe la bouée de dégagement en 4ème position… Devant moi, les protos et les 3 séries envoient leurs "code 5" ( entre le spi lourd et le Gennaker), voile dont je ne dispose pas… Choisissant d’être prudent surtout au vu des figures libres exécutées au petit bonheur par les quelques spi lourds, je choisis d’envoyer le Gennaker. Entre 25 et 30 noeuds, cette configuration me permets de faire jeu égal avec les partisans du spi ou du code 5 mais en toute tranquillité puisque je suis même sous pilote par moment pour profiter du spectacle magnifique de la flotte colorée qui me poursuit… autre avantage, je peux me positionner un peu au dessus de la route directe comme je le voulais…
Dans l’après midi, le vent monte à 30 puis 35 noeuds établis ce qui nous oblige tous à repasser sous solent jusqu’au milieu de la nuit… Je profite de la facilité déconcertante du bateau à avancer comme un avion sous pilote dans les vagues de plus en plus grosses pour me faire un petit repas chaud et me mettre un peu au sec dans la cabine… Les copains ne sont plus en vue depuis un petit moment et ma VHF refuse d’émettre jusqu’au bateau comité… On doit donc faire le relais pour moi…Un peu énervant de devoir attendre plus d’une heure pour pouvoir faire enfin la vacation…
Les conditions restent stables à 30 noeuds le début de la nuit, et je décide de me reposer au chaud et au sec car le pilote fait aussi bien que moi et ne craint pas les vagues ni le vent froid lui ! Je suis tellement bien au chaud que je tarde un peu à renvoyer de la toile… dehors il fait un froid glacial et le pont est en permanence sous l’eau… Je renvois d’abord le ris dans le solent puis 1 dans la GV… Vers 5h du matin, je veux renvoyer mon Gennaker… mais je réalise que la manille de l’emmagasineur sur laquelle vient se frapper la drisse qui permet de hisser la voile a disparu… Je démonte une partie des manilles disponibles jusqu’à trouver la bonne taille… Ce qui me vaut de me faire tremper à l’étrave et de perdre encore plus d’une demi heure… finalement je peux envoyer la voile ! Le vent étant encore établi à 20-25nds, je m'offre encore quelques beaux surfs dans la grosse houle du Golfe de Gascogne à plus de 16-17nds dans la nuit noire, seul le bruit des déferlantes et mes sensations me guident... A la limite du raisonnable quand même...
Le petit jour se lève et le vent continue de mollir ce qui me permet de passer sous petit spi puis assez rapidement sous grand spi avant le petit déjeuner…
Le vent tombe de plus en plus jusqu’à devenir faible puis inexistant… Dur pour le moral quand on repense à la moyenne des dernières heures… Je suis alors revenu sur un petit groupe de 3 bateaux avec lesquels nous passons plus de 5 heures dans la pétole la plus noire qui soit avec cette longue houle qui ballote le bateau et anéantit tout espoir de gonfler nos voiles…
En début d’après midi le vent revient doucement et Biboundé montre encore une fois à quel point il est à l’aise dans les petits airs au près… Génois, puis Gennaker… puis Spi : le vent bascule de plus en plus et ma position alors favorable au vent des autres se transforme en galère puisqu’il me faut alors plonger sous spi dans du vent faible ce qui m’est très difficile avec mon grand spi… Nous sommes tous obligés d’empanner pour faire route sur le port de Gijon où nous arrivons groupés un peu après minuit… Même au beau milieu de la nuit, l’accueil est plus que chaleureux ! Isabelle nous attend en compagnie de la responsable du port ! J’adore les arrivées de nuit, cela rajoute à la magie de la course je trouve tout en étant dans une atmosphère plus intimiste qui ne me déplait pas ! Le temps de refaire la régate, de ranger le bateau et d’aller émarger et je me glisse dans mon duvet pour une bonne nuit à bord ! Je finis 9ème de cette 1ère étape mais confiant car nous sommes proches les uns des autres : moins de 3h du podium alors qu’il reste encore 4 jours au moins de course… rien n’est joué !

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