Rêve de large!
Bienvenue sur le blog de présentation du projet "Rêve de Large"! Vous allez pouvoir suivre ici l'évolution de cette aventure depuis le choix du bateau, sa construction, ses divers équipements, le baptême, les premières sorties, les courses et qualifications... qui va nous emmener de l'autre coté de l'Atlantique sur un petit voilier de 6m50 nommé Biboundé. So, welcome on board!
Interview d'avant depart
enfin des nouvelles!
Desole pour ce long silence alors que la Transat est passee depuis un certain temps. La fin de mes etudes, mon embarquement professionnel cet ete et la course contre la montre pour etre present au depart de la Transat le 25 septembre ne m'ont pas laisse le loisir de venir vous faire partager pleinement cette periode riche en rebondissements...
Je vais donc revenir tres prochainement (je suis actuellement embarque sur mon navire de commerce en Angola) sur toute cette superbe Aventure qui s'est malheureusement terminee a Mindelo au Cap Vert lors de la 2eme etape, suite a des problemes techniques...
A tres bientot!
Brendan
A sec au port de Lorient
Les solutions n'étaient pas simple à trouver étant de plus coincé à Marseille pour mes études...
La solution du port à sec de Lorient centre a fini par se dégager en raison de ces avantages: prix raisonnable, pas de dématage, proximité de Locmiquélic pour le convoyage...
Biboundé m'attend donc sagement sur le terre plein de mise à sec du port de plaisance de Lorient, juste derrière la gare maritime. N'hésitez pas à aller lui rendre visite!
Select 6,50 2011
Open Demi Clé 2011
La saison 2011 est en route...
Voici le programme pour cette nouvelle saison qui, je l'espère se terminera à Salvador de Bahia au Brésil!
Terminant mes études sur Marseille cette année, je ne peux être présent sur tous les fronts... Je ne vais donc pouvoir mettre à l'eau que le 15 avril, ce qui ne me laissera qu'une semaine pour reprendre mes marques sur Biboundé et refaire mes différents réglages avant de prendre le départ de la Demi Clé (course en double ralliant via une marque de parcours imposée Locmiquélic à Pornichet que j'avais fini à la 3ème place en 2010). J'enchainerai ensuite la semaine suivante avec la Pornichet Select 650 (course en solitaire de 300M au départ et à l'arrivée de Pornichet que j'avais terminé à la 2ème place en 2010). Je participerai peut être à la Transgascogne en juillet mais rien de sur pour le moment... Et bien sur la Transat 650 Charente Maritime - Bahia fin septembre!
En résumé:
Mise à l'eau le 15 avril à Trégunc
Demi Clé le 23 avril à Locmiquélic
Pornichet Select 650 le 30 avril à Pornichet
(Transgascogne 650 le 24 juillet à Talmont St Hilaire)
Transat 650 Charente Maritime - Bahia le 25 septembre à La Rochelle
Retour du bateau en France pour la fin d'année.
Cependant, afin de pouvoir réaliser cette ambitieuse saison je suis toujours à la recherche d'un budget de fonctionnement (budget dont va dépendre ma participation ou non à la Transat...)
N'hésitez pas à me contacter pour de plus amples informations!
Inscrit à la Mini Transat 6,50 Charente Maritime - Bahia!
Du nouveau du coté de Biboundé et de son skipper: ils sont inscrit à la Transat 6,50 Charente Maritime - Bahia qui partira de La Rochelle le 25 Septembre 2011!
Ne me "reste plus" qu'à trouver un budget pour pouvoir réellement partir car si je suis bien inscrit, pour le moment je ne suis pas financièrement en mesure de prendre le départ...
Si vous êtes vous même un éventuel sponsor ou que vous connaissez des personnes susceptible d'être intéressé par mon Projet, n'hésitez pas à me contacter!
Je vous souhaite à toutes et tous de bonnes fêtes de fin d'année et tous mes voeux pour 2011!
La Transat 2011!
http://charentemaritime-bresil-transat650.blogspot.com/
Bonne lecture!
bon courage!
Un soutient qui fait chaud au coeur!
Faire la Transat 6,50 m. est le rêve de toute les jeunes générations de marins encore faut-il être au départ; être capable de mener de tels bateaux aux performances étonnantes, capable de monter le projet technique, de rassembler des énergies autour de soi et de présenter un objectif aux entreprises partenaires. Brendan de par son métier est un fin connaisseur de la mer et ses premiers résultats en témoignent. Je lui souhaite de rencontrer les appuis financiers qui lui permettront de démontrer son talent dans la transat 6,50 en 2011 et qui sait, la transat ouvre parfois les portes de la course au large.
retour sur ma Qualification Hors Course
Je me dégage au près des passes et de Groix en 3 bords dans un vent qui se renforce autours de 15-18nds sous Gv haute et Génois (mon nouveau réglage de mat fait merveille!); malheureusement Eole est farceur puisqu'il mollit rapidement et je me retrouve à allure réduite au large des Glénans pour le diner... Petit doute sur les prévisions météo mais Jacques me rassure par téléphone: "tu devrais avoir 20nds d'ouest en manche..."
La nuit se passe avec le vent qui revient progressivement au fur et à mesure que je prebd du nord... Aux alentours de Sein la mer se lève avec un vent autour des 20nds... Je passe la matinée à vomir... Le clapot sur cette grosse houle au près me retourne l'estomac... cela faisait bien longtemps que je n'avais été malade... Une vraie galère en solo... J'hésite à faire escale mais mon honneur me pousse à continuer malgrès la pluie qui tombe continuellement et le vent qui monte encore à plus de 25 nds établis... Je suis donc sous Gv à 2ris et 1ris dans le solent quand le vent bascule à l'ouest au nord de Ouessant... et se renforce à 30-35nds... La mer commence à etre formée... "mais ce n'est pas ce qui était prévu ca...!!!" Je passe près de 6h sous la pluie à barrer pour négocier les vagues et les déferlantes qui m'arrivent par le travers... Je suis obligé d'infléchir ma route au nord... Dans l'après midi le vent retombe à 20nds... Mais la mer reste grosse...
Mon mer veille fait "merveille" car sous la pluie, la visibilité est très mauvaise (300m au plus) et sonne quand il détecte un radar de navire avant que je ne les vois...
C'est au milieu de la nuit que je passe près de WolfRock (entre les Scilly et l'Angleterre)
Au large des Scilly à 7,6nds au reaching pour la nuit!
Je profite de ces conditions stables dans 20nds de vent pour enchainer quelques siestes de 30min... Qaund le soleil se lève je suis dégagé de l'archippel et je peux abattre ce qui me permet d'envoyer le petit Spi et faire "chanter" Biboundé qui s'ébroue dans des surfs très régulièrement à plus de 15nds... Pas toujours facile de négocier ces trajectoires et surfs avec le traffic maritime qui se densifie... Grosse frayeur avec un Porte containeur filant à 25nds qui s'évertu à revenir en route de collision à chacun de mes changements de route... finalement je passe 50m derière lui et "profite" pleinement de ces vagues dans lesquelles le bateau tombe littéralement... avant de repartir en survitesse... Rock'n Roll! La vitesse record de est de 16,8nds au GPS... soit certainement autours de 18-18,5 sur l'eau!
En début d'après midi, des lignes de grains me rattrappent... j'affale et revoie derière chaque nuages ou le vent monte à plus de 35nds... ou pas... Je me fais pièger sous un: le vent est monté à plus de 30-35nds et je n'ai pas encore affalé le Spi... J'enclanche le pilote Hydraulique et me prépare à affaler... Le bateau part en survitesse mais le pilote garde la trajectoire bien que j'entende un "Bzzzz" qui ne s'annonce pas très bon... J'affale le Spi et jette un oeil sur le vérin hydrolique: ras... Je remonte et reprend la barre... Instantanément je constate que la barre est limitée en angulation de 5° de chaque bord... Dur de garder le bateau sur une trajectoire stable avec cette houle de 4mètres... J'installe mon pilote électrique de secour et me faufile dans les fonds du bateau pour débrayer le verin hydrolique... De retour sur le pont, je reprend en manuel, pas de changement... Je redescend et constate que c'est l'axe traversant la cloison arrière qui a plié sous la charge du vérin et qui bloque dans sa "fenêtre" de passage... Je bricole une rallonge pour ma petite clé à mollette et entre 2 alertes du Mer veille, je réussi à redresser cet axe... Heureusement ce sera ma seule "grosse" avarie car le moral est un peu en baisse, mon pilote de secours étant bien moins performant et surtout moins pratique à embrayer ou débrayer... Mais il m'aura permis de faire de bonnes siestes néanmoins!
Le nuit tombe alors que je suis au large de Ouessant et le vent molli à une quinzaine de noeuds... J'arrondi petit à petit ma trajectoire en me méfiant du traffic dans la zone. C'est bon d'être de retour à la maison! Je profite d'une mer qui s'applatie pour me reposer... Le vent tourne encore et j'envoie le grand spi au cours de la nuit. Au matin je suis au large des Glénans et une décision concernant ma trajectoire est prise: je n'ai pas pu donner de nouvelles depuis l'Irlande soit 2 jours plus tôt... Je fais donc route vers Belle île toujours sous spi. Je profite des conditions météo clémentes pour aérer le bateau et faire sécher les vêtements et le bonhomme!
Une belle journée voile!! Vers 22h, le vent remonte: je suis sous un front orageux... Le systême météo a un peu évolué et je risque de subir une zone sans vent délicate après l'île de Ré, Jacques me conseille donc d'allumer cette nuit sous spi pour être le moins en retard possible vis à vis de la bulle sans vent... J'enchaine donc 3 empannages sous spi dans un vent remonté à plus de 25nds sous les gros nuages... Les éclairs embrasent la nuit et je fais au mieux pour rester en marge du front... Au petit matin, je suis au large du plateau de Rochebonne: je n'irais pas plus au sud! J'oblique donc vers La Rochelle. Je suis tout d'abord au près sous génois, puis le vent prend de la gauche et je passe sous Gennaker.
Je passe sous le pont de l'ile de Ré au près dans plus de 25nds... Je retrouve un régime orageux mais sec avec de grosses bascules de vent.La soiré est riche en manoeuvres puisque toute la garde robe du bateau défile... Ce n'est que vers minuit que la situation se stabilise avec un vent autours des 7-8noeuds au près... Le temps de déguster ma boite de raviolis, je profite du spectacle qui s'offre à moi: les différents tirs de feux d'artifice! un jolie récompense!
Maitenant, je fais route vers l'arrivée: Lorient! La nuit est calme et j'enchaine quelques virements de bord en tirant parti au mieux de la bascule à l'ouest. La visibilité est réduite à cause de la brume, et je reste vigilent en approchant de l'estuaire de la Loire: le mer veille reprend du service!
Je profite du temps calme pour valider mon système de douche: une réussite car efficace et économe en eau douce! malheureusement pour moi, le vent remomonte rapidement et je dois remettre les 2 ris dans la Gv et changer le génois pour le solent... je me "resale" donc... on ne peut pas gagner à tous les coups... La mer redevient courte à l'approche de Belle Ile, et pour ne rien arranger, j'ai le courant contre moi... Je fais un vol planné dans le cockpit et mes doigts de pieds en retirent de superbes hématomes... Je me sckotche au mieux les doigts de pied... Cela va être très douloureux jusqu'à l'arrivée... Je me dégage de Quiberon vers minuit et le vent retombe à moins de 8nds et mollissant... Je dois manoeuvrer sur le pont pour continuer à avancer ce qui me vaut quelques douleurs... Le vent tourne encore à gauche ce qui me permet d'envoyer le Gennaker pour faire route sur Groix puis l'entrée de la passe Ouest de Lorient... Cette fois ci, la chance est avec moi! Le vent est tombé à 3nds mais aidé du courant j'arrive à entrer dans Lorient... Je manoeuvre au mieux pour rejoindre Locmiquélic mais n'ayant pas embarqué le moteur pour la Qualif', je n'ai pas le droit de rater le ponton au risque de continuer jusqu'au port de Lorient au fond de la rade... C'est finalement à 6h du matin, alors que le soleil se lève sur l'horizon que j'accoste au ponton lourd de Locmiquéilc! Mes parents et Olivier, le parrain de Biboundé sont là pour m'accueillir! Une grande satisfaction d'avoir réussi ce parcours!!
Le temps d'installer le moteur sur sa chaise et Biboundé rejoint sa place au ponton D. Il va pouvoir se reposer et son skipper aussi! Je pensais pouvoir venir le ranger dans l'après midi, mais je ne me réveillerai qu'en fin d'après midi... Cela attendra donc le lendemain...!
Arrivé à bon port!
Maitenant, Biboundé et son skipper vont pouvoir se reposer un peu!
Toutes les infos et images à venir rapidement!
Départ en Qualification pour la Transat 2011!
Le parcours m'amènera en mer D'Irlande virer une bouée par 52°N, puis à redescendre passer sous le pont de l'Ile de Ré avant de rentrer jusqu'au port de Locmiquélic d'ou je part...
J'espere vous ramener des belles images et de bons moments de mer!
Biboundi's News n°4
Résultats de la saison 2010

Biboundé a talonné...
La nuit fut particulièrement éprouvante: du près dans un vent très variable en force et directions ( de 10 à 25-30nds) et un clapot court, la situation se stabilise au petit matin alors que nous arrivons près de Hoëdic. J'en profite alors pour faire ma première sieste depuis le départ... Je me réveille donc environ 30minutes plus tard et fais ma petite ronde, un positionnement rapide et retourne au chaud dans la cabine pour faire une 2ème sieste dans la foulée car avec ces conditions, je fais route parallèle à la cote, direction sur le phare des Birvideaux...
Je suis réveillé en sursaut car le bateau vient de s'arêter brutalement... Je sors sur le pont et me rends vite compte de la situation... Je viens de heurter la falaise devant le port du Palais à Belle Ile... Le temps d'affaler les voiles, un pécheur vient à ma rencontre et m'aide à me dégager... J'inspecte les fonds du bateau: rien à signaler, je renvoie donc la GV et rends compte au CROSS ETEL qui a été averti de mon échouage... Je remets ensuite en route direction Locmiquélic où j'arrive en début d'après midi...
L'erreur vient du fait que mon pilote était en mode vent et que celui-ci a subi une grosse bascule plus de 60°, heureusement dans une grosse molle ce qui fait que j'étais largement sous toilé...
2 jours plus tard, j'ai donc mis Biboundé à sec au chantier Marée Haute afin de constater les dégats...
L'impact a eu lieu au niveau du renfort de la cloison de crashbox donc pas de délaminage... ouf!
Au final, Biboundé et moi sommes très chanceux car les dégats sont très limités et surtout ne remettent pas en cause l'intégrité de la structure (sacrément solide!) du bateau.
Ne me reste donc maintenant plus qu'à attendre que les réparations soient faites avant que Biboundé ne retrouve la mer à mon retour d'embarquement mi juillet.
Mini Pavois: 2ème étape
Le parcours est le suivant: départ de Gijon, remontée jusqu'à la marque d'eau saine SN1 au large de La Rochelle, une bouée devant le port de l'ile d'Yeu, aller virer le phare des Birvideaux, et retour à La Rochelle via un dernier passage par SN1.
La météo annonçant des grains orageux très violents dans le golfe de Gascogne, le comité de course reporte le départ de 24h... Nous profitons donc d'une dernière journée de tourisme en Espagne avant de repartir...
Le vent continue de monter et s'établit autour de 15noeuds... je reste sous génois en attendant l'évolution... Je tente de me préparer un bon plat lyophilisé mais mon réchaud refuse de s'allumer... Aucun problème, j'ai 2 sandwichs à bord, je verrai cela à la lumière du jour!
Le vent monte encore et je passe sous solent pour la nuit... Je suis dans le bon groupe avec les 3 premiers au classement général... Nous nous marquons les uns les autres... Je continue à "monter au vent" plus qu'eux pour une meme vitesse... petit à petit l'écart latéral nous fait nous perdre de vue dans la nuit... Le jour se lève en meme temps que le vent mollit... Je renvois donc de la toile, je navigue bord à bord avec un autre D2, celui de Pierre Cizeau qui est ravi d'être avec moi!
Je sors mon réchaud et commence à le bricoler... rien à faire, après 2h d'essais et bidouillages, j'abandonne... Je suis très embété, à bord je n'ai que des plats lyophilisés et des gouters chocolatés... Pour le moment, pas vraiment d'autre solution que d'avancer... Dans l'après midi, le vent remonte et s'installe entre 22 et 30 nds... Je repasse donc sous solent et GV 1 ris ou 2 suivant les variations... Commencant à ressentir la faim, je tente de me faire un lyophilisé froid en laissant reposer 1h au lieu des 10minutes normales... cela ne prend pas franchement... J'avale ce que je peux de cette bouillie sur les conseils d'Amaury avec qui je navigue à vue, qui a entendu dire que certains l'avait fait sur une transat... Je le regrette amèrement dans la nuit car je suis pris de maux d'estomac violents qui achèvent de me saper le moral et me coupent les forces... dans ma tête, je ne suis plus en course... Au vu de la distance qui me reste à parcourir encore plus de 300milles, je pense sérieusement à m'arréter à La Rochelle quand j'y serai... Je m'hydrate au maximum et petit à petit je me sens mieux... Je passe SN1 au petit matin, je suis au contact avec Jean Marie et Yann (2 Pogos 2 avec lesquels on ne se quittera plus jusqu'à l'arrivée 2 jours plus tard!). Le bateau accompagnateur est au courant de mes problèmes alimentaires et me demande mes intentions... J'ai fait l'inventaire de mes gouters et estime qu'en me rationnant et en m'économisant au maximum, je dois pouvoir tenir 3 jours... Il ne va pas falloir trainer! Je leur annonce donc que je continue... Bien que mon estomac crie famine, j'ai retrouvé le moral et la "gniak"! Nous continuons donc, toujours au près avec mes 2 compères... Yeu, puis Hoëdic, Houat, Belle Ile, toujours au près... on se remonte le moral en se disant qu'une fois viré les Birvideaux, on sera enfin au portant! mais le vent tourne et ne nous aura permis d'envoyer le gennaker qu'une heure... Depuis quelque temps, j'entend un grincement bizarre mais n'arrivais pas à déterminer d'où il venait... Au petit jour je me rends compte que mon mât bouge au passage du pont (mat traversant)... je me jette sur la toile qui fait l'étanchéité et découvre le problème: la cale de màt est remontée (à cause des à-coups violents toute la remontée du golfe de Gascogne)... Nouveau coup au moral, mais il faut agir vite pour ne pas endommager plus le gréément... Je suis devant Belle ile, j'affale tout et passe plus d'une heure à pousser sur mon mât en profitant de "la bonne vague" pour essayer de remettre la cale qui se met déja "en force" quand on mâte normalement... le marteau d'une main et le mât dans l'autre, je lutte... Je finis par y arriver, je renvoie la toile et m'éffondre dans le cockpit... Je suis dans le rouge: manque de sommeil, cela fait déja 4 jours que je suis au régime forcé, et épuisé physiquement par la lutte avec mon mât... je m'accorde une petite sieste de 30 minutes pour y voir plus clair et engloutis 2 rations de repas chocolaté... J'en ai vraiment besoin... Je vois encore les copains à l'horizon et me dis que rien n'est joué... Je me remotive et profite du soleil et du petit temps pour revenir sur eux en choisissant de rester le plus à terre possible afin de profiter le 1er de la brise thermique quand elle s'établira... Mon option est payante car je suis le premier à renvoyer le Gennaker, puis le grand spi et réussis à revenir au meme niveau que Jean Marie avec un gros latéral puisqu'il est à toucher Yeu quand je suis à terre... le vent s'établit à plus de 20nds et nos routes convergent après plusieurs empannages jusqu'à SN1... Qu'il est bon de filer à plus de 9nds de moyenne en s'offrant de jolis surfs avec les dauphins, quand on a passé 4 jours à 5,8nds au près! Arrivé en baie de La Rochelle, on passe sous gennaker: dernières belles glissades! Nous finissons par un petit bord de près pour passer la ligne d'arrivée... J'avale 2 barres pour me donner le dernier coup de "peps" en préparant Biboundé pour l'arrivée en attendant le zodiac qui vient à ma rencontre...
Il est 1h du matin quand j'arrive au ponton, accueilli dans la joie par mon fan club (mes parents, Coco et Tifenn)! Le temps de ranger Bibou et de le remercier, je fonce au club dévorer un boeuf bourguignon!!
Escale à Gijon
Mini Pavois : 1ère étape
Après un report de 24h, le départ est donné dans des conditions musclées : plus de 25 noeuds de vent sur la ligne de départ...
De mon côté, je pars prudemment et choisis la droite du plan d’eau et passe la bouée de dégagement en 4ème position… Devant moi, les protos et les 3 séries envoient leurs "code 5" ( entre le spi lourd et le Gennaker), voile dont je ne dispose pas… Choisissant d’être prudent surtout au vu des figures libres exécutées au petit bonheur par les quelques spi lourds, je choisis d’envoyer le Gennaker. Entre 25 et 30 noeuds, cette configuration me permets de faire jeu égal avec les partisans du spi ou du code 5 mais en toute tranquillité puisque je suis même sous pilote par moment pour profiter du spectacle magnifique de la flotte colorée qui me poursuit… autre avantage, je peux me positionner un peu au dessus de la route directe comme je le voulais…
Dans l’après midi, le vent monte à 30 puis 35 noeuds établis ce qui nous oblige tous à repasser sous solent jusqu’au milieu de la nuit… Je profite de la facilité déconcertante du bateau à avancer comme un avion sous pilote dans les vagues de plus en plus grosses pour me faire un petit repas chaud et me mettre un peu au sec dans la cabine…
Les conditions restent stables à 30 noeuds le début de la nuit, et je décide de me reposer au chaud et au sec car le pilote fait aussi bien que moi et ne craint pas les vagues ni le vent froid lui ! Je suis tellement bien au chaud que je tarde un peu à renvoyer de la toile… dehors il fait un froid glacial et le pont est en permanence sous l’eau… Je renvois d’abord le ris dans le solent puis 1 dans la GV… Vers 5h du matin, je veux renvoyer mon Gennaker… mais je réalise que la manille de l’emmagasineur sur laquelle vient se frapper la drisse qui permet de hisser la voile a disparu… Je démonte une partie des manilles disponibles jusqu’à trouver la bonne taille… Ce qui me vaut de me faire tremper à l’étrave et de perdre encore plus d’une demi heure… finalement je peux envoyer la voile ! Le vent étant encore établi à 20-25nds, je m'offre encore quelques beaux surfs dans la grosse houle du Golfe de Gascogne à plus de 16-17nds dans la nuit noire, seul le bruit des déferlantes et mes sensations me guident... A la limite du raisonnable quand même...
Le vent tombe de plus en plus jusqu’à devenir faible puis inexistant… Dur pour le moral quand on repense à la moyenne des dernières heures… Je suis alors revenu sur un petit groupe de 3 bateaux avec lesquels nous passons plus de 5 heures dans la pétole la plus noire qui soit avec cette longue houle qui ballote le bateau et anéantit tout espoir de gonfler nos voiles…
En début d’après midi le vent revient doucement et Biboundé montre encore une fois à quel point il est à l’aise dans les petits airs au près… Génois, puis Gennaker… puis Spi : le vent bascule de plus en plus et ma position alors favorable au vent des autres se transforme en galère puisqu’il me faut alors plonger sous spi dans du vent faible ce qui m’est très difficile avec mon grand spi… Nous sommes tous obligés d’empanner pour faire route sur le port de Gijon où nous arrivons groupés un peu après minuit… Même au beau milieu de la nuit, l’accueil est plus que chaleureux ! Isabelle nous attend en compagnie de la responsable du port ! J’adore les arrivées de nuit, cela rajoute à la magie de la course je trouve tout en étant dans une atmosphère plus intimiste qui ne me déplait pas ! Le temps de refaire la régate, de ranger le bateau et d’aller émarger et je me glisse dans mon duvet pour une bonne nuit à bord !
1er au classement Mini en Série après 2 courses !
3ème sur l’Open Demi Clé en double puis 2ème sur la Sélect 6,50 en Solo : 2 courses, 2 podiums ! Le rêve !
Les Copains du circuit Mini commencent à avoir peur des D2 (2 D2sur chaque podium en ce début de saison… !) comme le montrent certaines conversations VHF : « Je suis cerné de D2, je suis mal… ! »
Biboundé est même l’objet de visites d’espionnage sur son ponton et fait sensation quand nous arrivons à l’heure de l’apéritif de bienvenue au ponton du Mini Pavois à La Rochelle avec mes 2 équipières de choc !
En tout cas, le travail de préparation et les entrainements et réflexions en communs avec Bruno (744) ont porté leurs fruits ! Affaire à suivre donc !
La Sélect 6,50
Après les habituels contrôles des bateaux avant le départ, l’heure est à l’analyse de la météo… elle ne s’annonce pas simple pour nous puisque c’est du tout petit temps qui va prédominer sur tout le parcours… les nuits s’annoncent tres courtes et le courant va être une donnée très importante à intégrer…
Nous tirons des bords toute la 1ère partie de la nuit au large de Belle ile et au petit matin nous pouvons ouvrir petit à petit nos voiles et envoyer le Gennaker, puis le grand spi pour une longue glissade vers Yeu… Je suis en tête de belle Ile à Yeu mais le vent revient de l’arrière en me ramenant 4 compères avec qui nous faisons un petit trou jusqu’à Yeu mais là encore, le vent revient de l’arrière et nos poursuivants réduisent à nouveau l’écart sur nous… je passe la bouée des Sables d’Olonnes en 5ème position… J’ai un problème de vitesse avec mon grand spi… rien à faire, la coupe ne va pas pour le D2… un gros point à régler pour la transat !
Nous repartons ensuite au près vers Yeu… nous choississons dans la grande majorité de rester à terre… Le D2 démontre là encore ses redoutables capacités au près dans du vent médium sous génois puisque je remonte tranquillement jusqu’à la 1ère place avant de virer sur Yeu… Je me dis que je n’ai « plus qu’à » controler la flotte toute la remontée jusqu’à Groix qui va se continuer au près, et que la rapidité du bateau dans ces conditions creusera suffisament de distance avec la flotte avant la descente sous spi jusqu’à Pornichet… Malheureusement, 2 gros nuages de grains viennent perturber ce plan : la flotte se sépare dans une multitude d’options pour les négocier et gérer au mieux les grosses bascules de vent… à ce petit jeu je m’en sors très bien car je suis toujours en tête à la pointe sud de Yeu avec un petit gain en avance ! Mes poursuivants choississent de partir dans l’ouest de Yeu alors que je vais raser les cailloux… une légère bascule m’aide à passer l’ile sur une route très directe et je m’envole vers Groix quand la flotte s’enlise dans de nombreux bords… Je me dis que cette fois ci je devrais être tranquille car en me retournant je n’aperçois plus les feux de mes poursuivants ! Je dois avoir réussi à prendre 2 ou 3 milles… le vent mollit lentement et je decide d’aller chercher plus de vent à la côte ; j’envoie donc le gennaker pour garder de la vitesse en faisant route sur Hoëdic… malheureusement le vent continue de diminuer toute la nuit et je me retrouve complétement "empétolé" devant l’entrée de la Loire… le timming n’est pas trop mal géré car le courant m’aspire vers le nord jusqu’à l’embouchure de la Loire et me repousse lentement au nord après la renverse… je me bats comme un diable pour faire avancer mètre par mètre vers Hoëdic… le moral tombe dans le fond de mes bottes quand je vois la flotte revenir en route directe sur la pointe sud de Belle Ile quand je suis « coincé » devant Hoëdic… En se rapprochant de moi, tout le monde se retrouve dans « ma » pétole… Mais nouveau coup dur, il y a une petite risée le long de Belle ile et 5-6 bateaux arrivent à se glisser devant moi avant que je ne redémarre à mon tour… Tout est à refaire… Consolation, c’est Bruno (744) qui a repri les commandes : au moins c’est un bon copain et un D2 qui plus est !
Il rencontre même mes parents venus à ma rencontre avec Jacques, mais je ne les verrai pas… je crois meme que Bruno se moque de moi ou délire quand il me l'annonce par VHF… !
Nous nous battons comme des lions avec Guénolé pour avancer dans le vent devenu très faible à l’approche de la ligne d’arrivée et un courant qui nous repousse… J’ai peur de revivre la même fin que sur la Demi-Clé mais je réussis à conserver mon avance et franchis la ligne en 2ème position ! ouf !!!
C’est un peu abasourdi par ce classement que je me prépare à rentrer au port... l’émotion est au rendez vous en passant les digues puisque mes parents et mon oncle sont là malgrè l’heure matinale pour m’accueillir… inoubliable !
Une course géniale, dure pour les nerfs car il a fallu se relancer après de nombreux rebondissements…
Je suis ravi par ma performance et ma capacité à me gérer en solitaire en course ; c’est d’ailleurs la 1ère fois pour moi que je passe plus d’une nuit en mer en solitaire !! Je me suis également découvert un caractère de compétiteur acharné que je ne me connaissais pas à ce point car je n’ai jamais rien lâché et ai su garder mon sang froid même dans les moments difficiles… une belle surprise très encourageante !
Je me retrouve donc en tête du classement série ! Que souhaiter de plus…